3 décembre 2008

L'ELDORADO


Amadou dit:"Tu sais maman quand je regarde le large,mon esprit s'évade: cet océan est un mur de prison.J'aime mon pays,mon village et tous ses paysages.Passant du desert à la verdure...Ô quelle est belle cette nature!

Sa maman lui répond:Mais mon fils tu sais que je t'aime,pourquoi me dis-tu cela?

Amadou:Tu vois je me suis battu dans mes cahiers comme je le pouvais pour avoir une vie meilleure pour nous tous.Je ne demandais qu'à travailler,pouvoir manger chaque jour.....Mais à ce jour rien n'y a fait,rien de tout cela, juste, encore et encore, la famine,la misère.Voir papa continuer à pêcher alors que tout ces gros bateaux nous prennent tout avec leur gros filets.J'en peux plus maman,j'en peux plus je souffre,tu souffres...Il faut que je trouve une solution,avec de l'espoir je vais y arriver à la trouver,je te le promets.

Sa maman lui dit:Oui mon chéri,je te comprends c'est dur mais tu sais nous n'avons pas d'autre choix que d'espérer que dieu nous aide.

Amadou:Mais tu sais maman,on m'a parlé de l'occident"l'eldorado où coule l'argent en abondance".Avec un peu de chance,nos vies serais meilleures j'en suis sûr!

La maman:C'est vrai mon fils,oh tu crois!

Amadou:J 'en suis sûr maman,je pourrais partir avec le petit frère comme ça on serait deux à gagner de l'argent en espérant de trouver du travail.Je pourrais t'envoyer de l'argent pour que tu puisses acheter le poisson sur le marché, puisque papa ne travaille plus.C'est décidé,moi et ptit frère nous partons..

Sa maman lui répond:Mais quand?Crois-tu que la chance est de l'autre côté?

Amadou:J'en suis sur qu'elle nous attends..J'ai trouvé un passeur que j'ai payé avec mes économies.Nous partons demain maman..Ne pleure pas,essuie tes larmes si dieu le veux nous reviendront.Allez viens là que je t'embrasse que je puisse te serrer trés fort dans mes bras.J'aurai tellement voulu rester parmi vous.Vous allez me manquer.....Le lendemain nous voilà partis moi et mon frérot Jahou....

Le coeur serré,l'estomac noué,je sens cette peur me prendre aux tripes.Je pense à papa,à maman et j'ai comme l'impression que je ne vais plus les revoir,je crois que c'est un adieu.Arrivés sur la plage,nous attendons le passeur,en attendant nous nous cachons pour ne pas nous faire voir.Voilà notre barque arrivée,d'autres personnes nous rejoignent,visages tristes,apeurés.Nous embarquons sur cette vieille barque,tous entassés les sur les autres,se faire une place est une épreuve difficile.Je m'assois en prenant la main de mon frangin,le vent nous glace le visage,l'océan est agité avec de grosses vagues.Le temps me paraît long,les secondes,les minutes sont interminables.

Jahou me dit:crois-tu que la côte est encore loin?

Amadou:Non,je ne cois pas ptit frère,accroche toi la fin est proche.

J'entends tout ces cris,ces pleurs...Soudain au loin de la lumière,un brin d'espoir vient à moi!Je crois que c'est notre eldorado Jahou,enfin!Frangin je t'invite à toucher des yeux ta nouvelle vie.Mais non ,ce sont les gardes de côte.La panique envahie notre embarcation,les bousculades se multiplient,de par la peur les personnes se jettent à l'eau,dans cet océan noir et glacé...Je prends la main de mon frangin,je la serre trés fort dans la mienne.J'ai le souffle coupé,mon frère n'est plus à mes côtés,je l'appelle,je crie.Je l'entends pleurer,je lutte pour que l'océan ne me le prenne,je m'accroche à cette vieille barque.Mes poumons se remplissent d'eau,j'en peu plus,j'ai peur,dernière parole de mon ptit Jahou qui me dit va au bout de ton rêve,vas-y dit à la famille que je les aimes fort c'est son dernier effort.

J'ai pu rejoindre la terre avec d'autres rescapés mais je ne vois pas mon frere.Juste des corps qui flottent,je ne demandais qu'à rêver rien d'autre,je culpabilise en me disant que j'ai merdé,on voulait vivre, rien d'autre, et voilà que mon frère est mort,je m'en veux.Et là je me dis que cet eldorado s'est transformé en cauchemard, aprés cela je n'ai plus d'espoir.Cet eldorado existe t-il vraiment?Sans doute que ce n'était qu'un rêve,désolé frangin,maman,papa...."

Voilà,une petite histoire que j'ai écrite mais qui est sans doute la vérité. Je voulais rendre un hommage à tous ces immigrés africains qui fuient leur pays pour seulement vivre,manger,avoir une vie meilleure et dont beaucoup ont trouvé la mort devant ce mur qu' est l'océan.

Quelques chiffres du gouvernement espagnol: 47 685 migrants africains sont arrivés sur les côtes en 2006. Il faut y ajouter les 23 151 migrants qui ont débarqué sur les îles italiennes ou à Malte au départ de la Jamahiriya arabe libyenne ou de la Tunisie.Mais combien de morts parmi eux........????

« Les moyens humains, financiers et technologiques que l’Europe des Vingt-Cinq déploie contre les flux migratoires africains sont, en fait, ceux d’une guerre en bonne et due forme entre cette puissance mondiale et de jeunes Africains ruraux et urbains sans défense, dont les droits à l’éducation, à l’information économique, au travail et à l’alimentation sont bafoués dans leurs pays d’origine sous ajustement structurel. Victimes de décisions et de choix macroéconomiques dont ils ne sont nullement responsables, ils sont chassés, traqués et humiliés lorsqu’ils tentent de chercher une issue dans l’émigration. Les morts, les blessés et les handicapés des événements sanglants de Ceuta et de Melilla, en 2005, ainsi que les milliers de corps sans vie qui échouent tous les mois sur les plages de Mauritanie, des îles Canaries, de Lampedusa ou d’ailleurs, sont autant de naufragés de l’émigration forcée et criminalisée. »

article de Aminata Traoré



12 commentaires:

fête des mères a dit…

Promis je ne signe pas fête des mères aujourd'hui mon ami Cédric ! sérieusement, c'est un texte d'une belle humanité et d'une belle facture que tu nous donnes là.Et si correspondant à la vérité de ces situations tragiques.Je plains ces gens qui vont vers un futur qu'ils espèrent meilleur mais c'est rarement le cas : j'avais vu comment ils étaient traités dans une île italienne, une honte !
passe une bonne journée mon pote Cédric.

Anonyme a dit…

Cédric, je te jure sur la mémoire de mes parents que je ne l'ai pas fait exprès : tu vas rigoler de tout ton saoûl à propos de ma légendaire étourderie.PUNAISE !!!!

L'albatros a dit…

@Morsli

Comme tu l'as deviné,je suis plié de rire....Mais qu'est qu'il t'arrive evec la fête des mères,il te tarde vraiment!!Depuis cet article des extraterrestres,tu nous fais que des conneries!!!Au moins tu me fais rire mon cher Morsli,ça fais du bien de rigoler.Les gens ne rigolent plus de nos jours,vive l'humour!!!vive Morsli passe une bonne soirée mon poto

Anonyme a dit…

Tiens Cédric, je te raconte une gaffe que j'ai faite en 4ème : le prof nous donne une récitation où il y a le mot amulette et il nous prévient que le premier qui dirait allumette au lieu de amulette aurait affaire avec lui.Le jour venu, il me demande de passer au tableau et de réciter ce poème de Vigny.Moi, dans ma tête, je me répétais, ne dis pas allumette, déjà que tu fais le con en classe, il ne croira pas que tu ne l'a pas fait exprès.Je récite en pensant toujours à ne pas dire allumette le moment venu.J'arrive à cet endroit de la récitation et je m'entends dire...OMELETTE...je n'ai même pas cherché à me justifier, il m'a filé deux baffes pendant que la classe était pliée de rire (ils m'ont dit plus tard qu'ils avaient pensé"quel courageux ce Morsli, il a osé dire ça",alors que je ne l'avais pas fait exprès.Allez bon week-end mon poto Cédric.

L'albatros a dit…

@Morsli

J'ai comme l'impression mon cher que tu es un maladroit de nature et sans le faire exprés,j'adore!Il est sur qu'avec toi au court d'une soirée on fini sous la table plié de rire!!Que je te rassure de mon côté je suis maladroit, disons que si il y a un verre sur la table je vais le renverserou me prendre un poteau dans la rue c'est pour moi!!

Bon week end Morsli

esther a dit…

Franchement, on se plaint qu'on n'a pas assez pour eux, et qu'il faut les chasser, ces immigrés...peut etre n'a t on pas assez, de place, nourriture, argent..mais n'oublions pas, que c'est en grande partie à cause de nous, qu'eux, ils n'ont plus rien...à cause de nous, que leur pays se dégrade et devient trop chaud pour vivre...à cause de nous, que le mais est en bourse et qu'il est trop cher pour eux desormais...et si on faisait quelque chose pour qu'ils restent en plein bonheur chez eux?

Excellente histoire, tres bien écrit!

Anonyme a dit…

Oui, voici donc des individus qui sont prêts à prendre tous les risques, à mourir, à quiter leurs proches pour vivre une vie meilleure.
C'est quoi, d'ailleurs, une vie bien ?

Anonyme a dit…

Le monde est à l'image de notre société, injuste, violent et où règne la morale du plus puissant qui est le plus riche.Amitiés Cédric et Hervé.

L'albatros a dit…

@Hervé

"Une vie meilleure" pour commencer je l'associerai aux personnes les plus modeste,les plus pauvres,les SDF,les pays du tiers monde.....Pour les populations qui crient famine,où les maladies se propagent en grand nombre:pour eux simplement manger à leur faim,pouvoir se soigner,avoir un toit pour dormir et du travail leur suffirait du moins je pense...Non tu crois pas Hervé,Morsli?
Je crois qui n'a pas plus pire qu'une personne qui n'a rien à perdre.

Amitiés les amis

Anonyme a dit…

Cédric, j'aime ce dialogue qui nous permets de nous passer de toutes les explications concernant les affamés qui s'expatrient par force.
A ceux qui ne veulent pas comprendre devant leur steack-frite ou leur cassoulet je dis : "je ne vous souhaite pas les horreurs qu'ils connaissent".

Amitiés

fête des mères a dit…

Tout à fait d'accord Cédric !Amitiés à toi, Robert, Hervé et tous les autres.

Anonyme a dit…

Hola que tal
en wolof on dit nanga def ?
et tu réponds
mangi fi rek
avant hier sur l'article ou Chris parle de Naples et des nombreux sénégalais qui y ont amerri,j'ai laissé un com qui a sa place içi. Stp va le lire a l'occasion car je n'aime pas les cop/col
M'autorises tu a te mettre dans mes liens, plus fastoche pour moi que de faire du saut de puces en passant par chez Morsli ou Dame Blanche. ?
Un bonjour al manga del mar menor si tu vas par là bas, que c'était si beau dans une autre vie, avant toute l'urbanisation....
PTitBouchon0